Deuxième partie : le développement du club

En 1972, la section Beaunoise des RD vit le jour, avec à sa tête Robert POUILLAT, ce qui accrut le nombre de licenciés puisque pour leur 20 ans les RD étaient 90. La section de Beaune prenant rapidement de l’ampleur et nécessitant de nombreux déplacements, il lui fut conseillé de voler de ses propres ailes, ce qu soulagea les Dijonnais. Quelques rencontres rituelles prirent date rapidement dans le calendrier RD : tirage des Rois avec diapos retraçant l’année (la première édition eut lieu dans la salle à manger de Guy JEANNIN), banquet de fin d’année (jusqu’à 100 participants) avec chansons et danse, sortie d’été (pique-nique, jeux…), repas sanglier en hiver à Curtil-Saint-Seine…
Les 10 ans du club se fêtèrent dans une salle prêtée par la ville de Talant (l’un des journalistes habituels étant secrétaire de mairie). A cette occasion et compte-tenu de la folie des collectionneurs, un porte-clés fut créé et offert et surtout vendu.
Les 20 ans déployèrent plus de faste dans une des salles du centre social des Grésilles (un bouquet de fleurs en remerciement et ceci grâce à Jean JOBERT, président du Comité des Fêtes et notre chronométreur attitré, tant mieux pour les finances).
Parmi les invités : la municipalité représentée par l’adjoint aux Sports Mr PELLETRET et 2 autres adjoints, le représentant Jeunesse et Sport, le président de la Ligue de Bourgogne (dont Guy JEANNIN fut vice-président plusieurs années), les sponsors (tel Georges PARET) et tous les présidents des sociétés locales avec qui de bonnes relations s’étaient établies.
Décorations par notre dessinateur maison Guy CADET, exposition de coupes, coupures de journaux, photos, vélos ayant effectuer Paris-Brest-Paris en 1975, journée des plus conviviales autour d’un kir et terminée par un repas le soir à Cessey-sur-Tille (102 convives).
Un challenge fut attribué au Cercle Laïque Marsannay, société la mieux représentée aux organisations RD dans l’année « 20 ans ». Une coupelle commémorative en céramique, réalisée par Jean PARIS, était offerte à tous les présents.
En 1975, Pierre LORIAUX, pigiste au BP écrivait : « Cyclotourisme : la grande invasion ». La récession cycliste était terminée et de jeunes sociétés se créaient presque dans chaque quartier : Dadolle, Le Bocage…, ou des sections cyclo dans les clubs. Que dit l’ami Pierre de l’évolution de ces dernières années ?
Ne pas oublier non plus les entraînements « d’hiver » au Bois du Parc sous la conduite de Jean GAUTHEY (une pensée…) et Guy JEANNIN, moniteurs diplômés FSGT, et qui se terminaient par un match de foot acharné (même contre l’équipe dirigeante du vélodrome !).
En 1977, suite au protocole FFCT / FFC, il fallut changer de fédération en ce qui concernait les cyclosportives : l’UFOLEP ayant des statuts trop contraignants, les RD se sont tournés vers la FSGT.
En plus de nos bonnes relations avec la presse (il faut reconnaître plus attentive car moins sollicitée), nous en avions avec la Préfecture et la Police Municipale (cyclosportives), Jeunesse et Sports, la mairie…
Et à ce sujet une anecdote : en 1965 les Compagnons du Pignon fixe (Paris) terminèrent leur quinzaine à Dijon. Randonnées dans la Côte , descentes de caves et pour finir, réception aux cuisines ducales où le chanoine Kir fut intronisé Compagnon du Pignon fixe sous les applaudissements amusés des présents.
La vie des RD ne fut pas un long fleuve tranquille : à différentes reprises les dirigeants durent faire preuve de rigueur et prendre parfois des décisions bien amères pour la bonne marche de la Société , mais cela était compensé par l’entente et le travail du Comité.
Les couleurs jaune et bleu ont sillonné pas mal de routes ( 40 000 km en 1973), d’abord régionales par une participation active à toutes les organisations cyclos et sportives, d’où le nombre de coupes (16 en 1973) et de classements remportés, et aussi nationales et plus : Paris-Brest-Paris (dès 1956, 5 en 1971), Lyon-Chamonix-Lyon, Cols Pyrénéens, Bordeaux-Paris, Paris-Nice, Paris-le Galibier, Brevet Randonneur Alpin (15 en 1971), Dijon-Megève-Beaune, Paris-Munich, la plupart des montagnards vosgiens et jurassiens, semaines fédérales (Digne, Saint Dié), la quinzaine France-Allemagne-Suisse… et  les  Flèches  Vélocio  : la 
première de la région en 1962 ( 456 km ), en 1967 les RD remportèrent le Challenge « Province » avec 655 km . Egalement plusieurs tours de département : Aube, Haute-Marne, Jura…
Tout ceci posait quelquefois problème étant donné le peu de moyen de locomotion, mais personne n’est resté sur le quai.
Les cyclosportifs se déplaçaient dans toute la région, principalement en Saône-et-Loire, ainsi qu’en Alsace (Grimpées du Ballon d’Alsace, Grand Ballon, Vieil Armand…), en Franche-Comté (Circuit du Lomont à Valentigney, contre-la-montre de 66 km ), à Lyon, St-Etienne, Aix-les-Bains, Paris… Jean-Pierre TREGUER fut trois fois Champion de France Cyclosport.
Côté organisations, le calendrier était bien fourni : pas moins d’une dizaine par an, ce qui mobilisait en permanence toutes les bonnes volontés.
A chaque manifestation cyclo, permanence la veille pour les inscriptions. Pour les cyclosportives, engagement chez les Cycles Paret et Theurel.
Les brevets Audax (à allure respectée) de 200-300- 400 km (34 participants au 400 km en 1974) et randonneurs 600- 1000 km avaient la cote.
En 1969 fut créé la Randonnée Bourgogne-Morvan avec départ et arrivée à Beaune ce qui permettait d’aller jusqu’au Haut-Folin. Cette randonnée fut cédée aux cyclos Beaunois à leur création. Bien que très touristique, le succès ne fut pas au rendez-vous.
Le Tour de Côte-d’Or a été organisé plusieurs fois à date fixe : en 1977, 60 participants sur 3 jours (de La rochelle, Châtellerault, Bar-le-Duc…)
Dès 1959, et pour une dizaine d’années était mise sur pied la Concentration Alsace-Bourgogne -Franche-Comté à Rioz (Haute-Saône) en juillet et sur 2 jours : repas commun du samedi soir autour du feu de camp, rosé bourguignon et blanc alsacien, toujours très animée et suivie par les cyclos des 3 provinces. Quelques « Chevaliers de la langue pendue » (meilleur animateur de la soirée) en ont gardé bon souvenir.
Des organisations plus classiques : Brevet d’Ouverture de 50 km , Journée du Randonneur qui avec 3 parcours de 50, 80, 120 km sur la journée (une innovation) compta 219 participants en 1976, le Circuit des Grands Crus (167 en 1975) en partie Audax avec dégustation à Marey-lès-Fussey et arrivée à la Cave Coopérative de Marsannay.
Des organisations ponctuelles : Journée de la Pierre et du Vin (carrières de Comblanchien et visites de caves), Randonnée du Mont-Roland, 50 km à Beaune…
Et pour les cyclosportifs, le traditionnel Contre-la-montre, la Polymultipliée qui de Talant, avec la côte aux Moines, se transporta à Curtil-St-Seine (5 fois la côte de Sainte-Foy), Parisiens, Lyonnais entre autres y étaient des habitués (certains pour le repas !), 100 concurrents en 1959.
Un souvenir Jean-Claude RAMIREZ, trésorier des RD (décédé dans un accident de voiture) fut organisé à Is-sur-Tille, contre-la-montre par équipes de 2 (60 équipes en 1974) jumelé avec un brevet cyclo.
Egalement la Grimpée d’Etaules, un contre-la-montre à Beaune. Et sans oublier le cyclo-cross à Asnières, parfois sous la neige, il fallait le faire !
En dehors des années où il était organisé à date fixe, le Tour de Côte-d’Or fut rendu permanent.
Les Raids de Bourgogne reliant Dijon aux points extrêmes de la Bourgogne (90 à 300 km ) furent également édités en permanent et connurent un succès réel les premières années.
Enfin, le Raid Dijon-Mulhouse, ou vice-versa, devint un classique permettant de rencontrer souvent les amis alsaciens et même suisses.
Et puis bien d’autres choses encore qui conduisirent à 1979 ou Guy JEANNIN démissionna de son poste de Président, restant en 1980 vice-président pour épauler Jean LECRIGNY son successeur. Le titre de président d’honneur lui fut alors conféré. Gisèle JEANNIN se retira définitivement en 1980.
Pour eux la période vélo-boulot était au rayon des souvenirs.
NB : Pendant de nombreuses, une médaille représentative accompagnait chaque organisation (tous les clubs). Les RD ont créé les leurs grâce au talent des uns et des autres, et un fabriquant dijonnais les exécutaient (faites à la main). Les prix devenant trop élevés et les fabricants rares, cette coutume fut abandonnée.